Mallarmé, prof d'anglais
Ses élèves lui lançaient du papier mâché, mais le poète du “Coup de dés” avait conçu des cartes animées pour s'initier à la langue d'Edgar Poe. Elles viennent d'être retrouvées et restaurées.
Il avait appris cette langue, écrit-il, «simplement pour mieux lire Poe», n'était ni licencié ni agrégé, et n'avait qu'un pauvre certificat d'aptitude (reçu neuvième sur dix). Il avait demandé le lycée de Saint-Quentin, il aura celui de Tournon, en Ardèche (1863). C'est ce que Bertrand Marchal, un professeur de la Sorbonne qui a fait aimer et comprendre Mallarmé à des centaines d'étudiants et publié son oeuvre dans la Pléiade, appelle joliment l'«éternité administrative».
Tournon, c'est l'enfer. Mallarmé, qui enseigne en toge et toque noires, est un piètre professeur, chahuté, déplacé.